Le Cercle de Silence de Palaiseau

Il se tient chaque troisième samedi du mois, de 11 à 12h, Place de la Victoire sous la protection de Joseph Bara, l’enfant du pays qui croyait à la Liberté. Il se tient à deux pas de la place Toussaint-Louverture, libérateur d’Haïti, mort en détention (ou faut-il dire ‘rétention ?) à Pontarlier. Il est le Cercle de Silence, qui veut faire entendre la voix de ceux qui sont internés au centre de rétention administrative de Palaiseau.

Le premier cercle de silence a été lancé par les franciscains de Toulouse (2007). Il a été relayé par la CimadeRéseau éducation sans frontièreset, à Palaiseau depuis 2009, par l’Observatoire avec d’autres associations de la région (LDH, CGT, RESF, CIMADE,…). Les cercles de silence sont ouverts à tous et à tous les courants de pensée. Pour protester contre l'enfermement de personnes pour le seul fait d'être entrées en France pour vivre mieux ou pour sauver leur vie, et dénoncer les conditions de détention elles-mêmes, les participants se retrouvent chaque mois pour une heure de protestation silencieuse, disposés en cercle sur une place publique. Il y a environ 150 cercles et des milliers de participants, un peu partout en France, composés de citoyens de tous horizons. 

Marie Josée Roux, retraitée, Toulouse J'ai rejoint les cercles de silence avec mon mari dès les premières éditions en 2007. Cette forme de manifestation m'a beaucoup attirée. Nous avons eu auparavant des vies professionnelles très engagées, cette heure de silence nous convient bien aujourd'hui. Ce silence interpelle plus que des slogans. Nous sommes dans une attitude de non-violence. La présence de personnes différentes me frappe. La dernière fois, il y avait à ma droite un grand patron d'une entreprise toulousaine et à ma gauche, un syndicaliste de Force Ouvrière. Pendant une heure, je réfléchis, je prie, pense aux sans-papiers que je connais. Je prie aussi pour nos dirigeants, ceux qui doivent exercer le pouvoir, une chose difficile. Savent-ils ce qui se passe ? Pourquoi ce décalage entre la vie et directives données ?

Père Gérard Vimard, pastorale des migrants (diocèse de Bayeux) Nous avons organisé une série de cercles de silence. Le premier a eu lieu à la gare maritime de Ouistreham d'où partent les migrants pour l'Angleterre. Nous étions plus d'une centaine devant le poste de secours sur la plage. J'ai trouvé cela très impressionnant : les passants se taisaient en nous voyant, ils lisaient les panneaux explicatifs, repartaient en chuchotant. Cette manifestation tranche avec les manières habituelles, c'est une autre façon de se positionner.

Jean-Jacques Boy, Réseau Education Sans Frontières (RESF), Besançon Cette forme d'action réunit des gens d'horizons différents, des personnes qui ne sont pas forcément des engagés ou des manifestants de la première heure. D'habitude sur les manifestations, on retrouve souvent les mêmes personnes. Samedi dernier, je ne connaissais pas la moitié des personnes présentes. Je ne me situe pas dans une démarche de prière comme certains des participants mais je porte un regard curieux et respectueux sur cela. Le cercle de silence est une initiative nouvelle qui attire le regard sur la question des sans-papiers.


151ème cercle de silence

 

FRONTIERES EUROPEENNES : EXIGEONS UN ACCUEIL INCONDITIONNEL POUR TOUTES LES PERSONNES EN DANGER !

        32 ans après la chute du mur de Berlin, 1 800 km de clôtures ont été construites ou sont en cours de construction aux frontières de l’Europe[1]Ces murs, clôtures, barbelés et miradors s’accompagnent généralement d’une mobilisation policière accrue et sont les lieux de nombreuses violations des droits ainsi que d’actes de violence et d’humiliation à l’endroit des personnes exilées. En parallèle, les ressources engagées par les institutions et les Etats européens au service de la fermeture et de la militarisation de leurs frontières ont explosé. Pour ne citer que cet exemple, le budget de l’agence européenne de garde-côtes et de garde-frontières (Frontex) – dont les dérives et les pratiques irrespectueuses des droits humains sont documentées et dénoncées depuis plus de dix ans[2] – est passé de 6 à 543 millions d’euros entre 2005 et 2021 tandis que ses effectifs seront portés à 10 000 agent∙e∙s d’ici 2027.

         Ces moyens humains, matériels et financiers colossaux ne visent pourtant qu’à empêcher l’entrée d’un nombre dérisoire de personnes : en 2021 un peu moins de 200 000 personnes sans papiers auraient rejoint l’Europe, ce qui représente 0,04 % de la population européenne[3]. Sur leurs routes, ces personnes sont susceptibles d’être interceptées et refoulées, parfois avec violence, par les agent.e.s de contrôle de l’UE et de ses Etats membres. C’est le cas en mer Egée ou le long du fleuve Evros à la frontière gréco-turque, à la frontière hispano-marocaine près des enclaves de Ceuta et Melilla, en Méditerranée, en passant la route des Balkans et jusqu’à nos frontières françaises avec l’Espagne et l’Italie.

         Dans un rapport publié le 7 avril 2022, le Conseil de l’Europe dénonce ce « refoulement généralisé aux frontières » qu’il qualifie de « problème paneuropéen systématique »[4] et critique les Etats membres de l’UE qui se rendent responsables de ces pratiques illégales (Autriche, Bulgarie, Chypre, Croatie, Espagne, France, Grèce, Hongrie, Italie, Lettonie, Lituanie, Pologne).

         Le nouveau pacte européen sur les migrations et l’asileactuellement en cours de négociation au sein des instances européennes[5], semble n’être qu’un nouveau cadre de plus pour poursuivre cette approche répressive et sécuritaire des mouvements migratoires. La France, qui occupe actuellement la Présidence du Conseil de l’UE, soutient par exemple la proposition de la Commission européenne de créer de nouveaux camps associés à une « procédure de filtrage accélérée » aux frontières extérieures de l’Union européenne. Cette nouvelle procédure tend une fois de plus à généraliser des procédures dérogatoires, en privant les personnes concernées d’un bon nombre de garanties procédurales et d’un examen individuel de leur situation. Ce « filtrage » n’est rien d’autre qu’un tri visant à dissuader et à empêcher un maximum de personnes d’entrer sur le territoire européen. 

         Ces pratiques de refoulement se poursuivent également aux frontières intérieures de l’UE. Depuis plus de six ans, la France – de même que plusieurs Etats membres de l’espace Schengen[6] – justifie le rétablissement des contrôles à ses frontières, au motif d’une « menace » persistante liée au terrorisme et aux mouvements de populations. Or, le travail d’observations que nous menons depuis plusieurs années avec nos partenaires[7] aux frontières françaises démontre que le contrôle migratoire prime. Sur le terrain, nous constatons que les motifs de sécurité servent de prétexte pour renforcer des logiques de refoulement. Rien qu’à la frontière franco-italienne, plus de 24 000 refus d’entrée ont été notifiées par les autorités françaises depuis Menton et Montgenèvre en 2020, soit environ 65 personnes renvoyées de l’autre côté de la frontière chaque jour[8]. Parmi elles, des familles, des femmes enceintes et des enfants en bas âge. De nombreuses personnes en quête de protection ont perdu la vie à des frontières intérieures européennes, notamment aux frontières françaises avec l’Italie[9] et avec l’Espagne[10], en tentant des passages risqués[11] pour éviter d’être contrôlées, enfermées et refoulées immédiatement sans prise en compte de leur minorité ou de leur demande d’asile.

         L’Europe traverse une crise politique profonde caractérisée d’un côté par l’accueil concret des Etats membres de personnes réfugiées ukrainiennes, perçues comme de « vrais réfugiés » et de l’autre par l’absence de volonté commune des mêmes Etats de répondre aux enjeux de l’accueil d’autres personnes exilées considérées comme moins désirables[12], autrement que par la poursuite et l’aggravation des logiques de fermeture. En se focalisant sur des mesures sécuritaires visant à dissuader, repousser, traquer, ficher, maltraiter les personnes, les responsables des politiques migratoires confortent la perception que ces familles, ces femmes, ces hommes et ces enfants, seraient une menace pour l’Europe. Loin d’apaiser les peurs, ils ne font que légitimer les idéologies xénophobes et aggraver les fractures sur notre continent.

Source: https://www.lacimade.org/frontieres-europennes-exigeons-un-accueil-inconditionnel-pour-toutes-les-personnes-en-danger/


132ème cercle de silence



129ème cercle de silence

NON AU RACISME !

 STOP AUX VIOLENCES INSTITUTIONNELLES ! 

 

Depuis quelques jours, les mouvements de protestation contre les violences policières et le racisme se multiplient à travers le monde. Suite à la mort de George Floyd, énième Noir tué par la police aux États-Unis, une large prise de conscience de la fréquence et de la répétition de ces événements par une grande part de citoyen·ne·s s’est effectuée.

 

            Bien sûr, ici en France, nous ne vivons pas dans un État d’apartheid ou avec une ségrégation officielle. Cependant, en examinant notre société, on se rend compte que de nombreuses inégalités et injustices sont intrinsèquement liées à la couleur, à l’origine des personnes ou à leur statut social. Il existe des violences que nous pouvons qualifier d’institutionnelles car ce sont des violences induites par des lois, des fonctionnements administratifs, des décisions gouvernementales, des choix politiques. Elles peuvent provenir au sein de nos institutions du manque chronique de transparence, d’abus, de pratiques bureaucratiques, de dérives, devenues implicitement des évidences. 

 

             En voici quelques exemples concrets: les contrôles au faciès, les violences policières, la ségrégation spatiale et le phénomène de ghettoïsation de certaines banlieues abandonnées, la sous-représentation médiatique, politique et artistique de personnes appartenant aux minorités ou proposant une autre société, les difficultés à l’embauche, l’impossibilité de fait pour les étrangers à obtenir des papiers par le travail (pas de papiers, pas de travail et pas de travail, pas de papiers), l’enfer administratif dans lequel ils sont plongés, entraves systémiques à l’accès aux droits, notamment des jeunes mineurs et majeurs isolés, … .

 

            La loi instituant un code des étrangers en France, le CESEDA, est particulièrement révélatrice de cette violence institutionnelle : l’existence de centres de rétention administrative représente un des rouages de cette xénophobie étatique. Les personnes qui s’y retrouvent enfermées pour un simple délit administratif, comme ne pas avoir de cartes de séjour en règle, sont internées dans des états de stress et d’anxiété considérable dans l’attente d’un potentiel renvoi vers un pays qu’elles ne connaissent bien souvent pas ou très peu. Il s’agit donc d’un enfermement punitif puisqu’elles peuvent être enfermées jusqu’à 90 jours, alors que le nombre d’expulsions n’a pas augmenté ce qui a pourtant été un des arguments pour l’augmentation de la durée de la « rétention ».

 

            C’est pour cela qu’il faut repérer, rendre visibles, dénoncer et combattre ces violences institutionnelles, changer le CESEDA et la politique migratoire de la France et de l’Europe, empêcher les violences policières et fermer les CRAs !

 

NON À LA RÉOUVERTURE DU CRA DE PALAISEAU !


124ème cercle de silence

 

Droits d’asile et rétention: Connaitre la loi pour mieux défendre

 

 

Face aux réformes successives de la loi dite CESEDA (Code de l'Entrée et du Séjour des Étrangers et du Droit d'Asile), la situation des étrangers sans-papiers, notamment ceux retenus au CRA (Centre de Rétention Administrative) de Palaiseau, est devenue de plus en plus difficile: 

- une rétention  passant en quelques années d'une durée maximale de 30 à 45 puis maintenant à 90 jours

- des personnes de plus en plus vulnérables. Les demandeurs d'asile sont de plus en plus nombreux à être envoyés en CRA, que ce soit les « dublinés » dans le cas d'un transfert ou ceux en procédure accélérée ou les déboutés du droit d’asile (la « procédure Dublin » permet au gouvernement français de renvoyer dans les pays par où ils sont rentrés dans l’espace européen Schengen les personnes retenues et demandeurs d’asile en France, ne tenant pas compte de leur demande)

- procédures de recours juridique et droits de la défense de plus en plus limités et problématiques.

 

[Dessin de Loïc Schwartz, réalisé pendant la plaidoirie de concours“Liberté Chérie” par Me. Tessier, Rennes, 2016Voir bas de page***]

 

C'est dans ce contexte que l’Observatoire Citoyen du CRA de Palaiseau vous propose une formation :

 

1) Droit d'asile et procédure Dublin. Cela permettra de comprendre les tenants et les aboutissants des procédures de plus en plus opaques et contraignantes de la nouvelle loi.

2) Mesures d'éloignement, recours, délais, rétention administrative. les procédures sont de plus en plus complexes et les délais de recours de plus en plus courts restreignant les droits à la défense et fragilisent les étrangers qui comprennent de moins en moins les procédures qui leur sont appliquées.

 

Première session de formation : Le samedi 25 janvier à partir de  14h 

par Me Charlotte Singh** et Me Flora Peschanski**,

Deuxième session de formation : Le samedi 29 février à partir de 14 h 

par Me Olfa Ouledet Me Nayeli Magramer**,

Salle Audiberti, 56 rue du Moulin à Palaiseau, RER B station Lozère

 

*Avocates du Barreau de Paris,** Membres de l’ADDE (Association pour la Défense des Droits des Etrangers)

 

Expositions du 18 au 25 janvier

Halte aux préjugés sur les migrations ! par Ritimo

Migrations, toiles de  G.Lousteau et JB Meybeck inspirées de sa BD "CRA " 

 

*** Consulter la plaidoirie de Me Texier : https://www.avocatsliberte.fr/wp-content/uploads/2016/12/Plaidoirie-Maxime-Tessier.pdf


123ème cercle de silence

 

MAUX D’EXIL ET DE LA RETENTION : PSYCHOTRAUMA ET STRESS

 

Nous avons constaté, lors de nos visites, que de plus en plus de personnes retenues présentent des problèmes psychiques. Ils sont liés aussi bien à des histoires de vie traumatisantes, qu’a l’extrême stress ressenti au CRA devant l’incertitude de leur sort et la perspective de l’expulsion, qui va les couper de leurs liens en France et de l’avenir qu’ils souhaitaient construire dans notre pays. Nous trouvons que bien peu est fait de la part de l’administration pour reconnaitre la nécessité de soins dans un établissement spécialisé en France, et donc le droit à l’accueil pour raisons de santé.

C’est l’occasion de souligner aujourd’hui le rôle crucial du COMEDE, le comité pour la santé des exilés et étrangers malades. 

Contact : Le Comede Hôpital de Bicêtre, Tél. : 01 45 21 39 32 - Fax : 01 45 21 38 41 - Site : www.comede.org

Dessin original réalisé par FASTO pour « le petit ZPL »

PERSONNES ÉTRANGÈRES ATTEINTES DE PSYCHOTRAUMATISMES : QUELLE PROTECTION ?

Editorial du Dr D.Fassin président du COMEDE (Maux D’exil no 61, http://www.comede.org/maux-dexil/, extraits )

« Nombreuses sont les causes de troubles psychiques parmi les exilés. Dans le pays qu’ils ont quitté, ils peuvent avoir été victimes de conflits, de sévices et de discriminations. Pendant le trajet d’exil, ils ont subi d’autres exactions, parfois été battus, maintenus captifs, abusés sexuellement, exposés à des conditions extrêmes. Parvenus dans le pays dit d’accueil, ils sont alors confrontés à l’isolement, la vie à la rue, la précarité juridique, et le harcèlement implacable des forces de l’ordre. En fonction des personnes et de leur histoire, les troubles qui en résultent peuvent se manifester sous forme d’anxiété, de dépression, de décompensation psychotique et de traumatisme psychique. Les études épidémiologiques en montrent la fréquence et la gravité, d’autant que les diagnostics sont souvent tardifs.

Malgré leur grande vulnérabilité, les patients se heurtent à un triple obstacle dans leur prise en charge. Ils peuvent rarement accéder à des spécialistes, en raison de l’insuffisance de structures publiques de santé mentale. Même, lorsqu’ils présentent des tableaux inquiétants, ils obtiennent de moins en moins facilement des titres de séjour temporaire pour raison médicale, parfois au prétexte fallacieux qu’ils seraient mieux soignés dans leur pays. Et même quand ils souffrent d’états posttraumatiques, il leur est de plus en plus difficile de les faire reconnaître comme attestant les persécutions subies dans leur pays, ce qui leur permettrait d’accéder au statut de réfugié. »


122ème cercle de silence


121ème cercle de silence

 

LA JUSTICE RENDUE DANS UN COMMISSARIAT AU TRAVERS D’UNE TÉLÉ !

 

Nous avons appris que la cour d’appel de Pau a organisé des audiences dans les locaux du commissariat de police d’Hendaye, auxquels elle est reliée par visioconférence. Une caméra dans un commissariat et un écran dans une salle d’audience, telle est la « justice » réservée aux personnes étrangères. Dans un communiqué du 10 octobre dernier,l’Observatoire de l’enfermement des étrangers (OEE, dont fait partie l’Observatoire citoyen du CRA de Palaiseau) et le Syndicat des avocats de France ont dénoncé la tenue d’audiences de migrants et sans-papiers - en attente de leur expulsion - réalisées depuis un commissariat, à Hendaye, à la frontière franco-espagnole. "Une salle de justice n’est pas un commissariat", clame la Cimade, scandalisée.

 

 

Vu dans les locaux du commissariat de police d’Hendaye…

Une atteinte inédite à l’Etat de droit

 

Depuis la semaine dernière, la cour d’appel de Pau organise des audiences dans les locaux du commissariat de police d’Hendaye, auxquels elle est reliée par visioconférence. Une caméra dans un commissariat et un écran dans une salle d’audience, telle est la « justice » réservée aux personnes étrangères.

Font aujourd’hui les frais de cette parodie celles qui sont enfermées dans le centre de rétention administrative (Cra) d’Hendaye, jouxtant le commissariat et qui font appel de la décision du juge des libertés et de la détention prolongeant leur enfermement. Mais cette pratique pourrait n’être que le prélude à une généralisation à toutes les audiences concernant les personnes privées de liberté au Cra d’Hendaye, qu’il s’agisse des audiences devant le tribunal administratif de Pau ou devant le juge des libertés et de la détention de Bayonne.

Conçues dans le seul but de faire l’économie des escortes policières d’Hendaye à Pau, ces audiences sont tenues en violation des principes les plus essentiels régissant les débats judiciaires dans un État de droit […].  (Communiqué du 14 octobre, extrait)

Signataires : Ordre des avocats de Bayonne, Association pour la défense des étrangers de Pau, Organisations signataires membres de l’Observatoire de l’enfermement des étrangers (OEE) : ACAT-France, Avocats pour la défense des droits des étrangers (ADDE), Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers (Anafé), Comède, FASTI, Genepi, GISTI, La Cimade, Ligue des droits de l’Homme, MRAP, Observatoire Citoyen du CRA de Palaiseau.


120ème cercle de silence

 


117ème cercle de silence

 

Nés dans un pays étranger, expulsés après avoir fait leur vie en France

Parmi les personnes que l'administration place en centre de rétention à Palaiseau en vue de leur expulsion, on rencontre souvent des personnes qui sont en France depuis longtemps, qui ont fait leur vie en France et n'ont plus aucune attache avec leur pays d'origine. Parfois elles ne connaissent même pas ce pays, leur pays en réalité c'est la France. Pourtant, en tant qu'étrangers en France ils courent le risque d'être expulsés brutalement. C'est ce que souligne un rapport récent des associations travaillant en CRA, ainsi que les veilleurs de l'Observatoire du CRA de Palaiseau.

 

« Des personnes enfermées malgré des attaches avec la France, un besoin de protection ou des risques manifestes en cas d'expulsion : Les ressortissants des principales nationalités enfermées en rétention ont parfois de fortes attaches avec la France (anciens mineurs pris en charge par l’aide sociale à l’enfance, conjoints de Français ou parents d’enfants français, anciens étudiants, personnes avec de nombreuses attaches familiales en France, personnes en France depuis de nombreuses années etc.). La perspective d’un éloignement du territoire français est particulièrement difficile à envisager pour ces personnes et le droit au respect de leur vie privée ou familiale en France est loin d’être toujours pris en compte par la législation ou les décisions administratives, voire celles des juridictions. » Extrait du rapport 2018 : « Centres et locaux de rétention administrative » Ordre de malte France ; Solidarité Mayotte ; ASSFAM-groupe SOS Solidarités ; Forum réfugiés-Cosi ; France terre d’asile ; La Cimade , associations habilitées de service juridique dans les CRAs.

Les veilleurs de l'Observatoire Citoyen du CRA de Palaiseau peuvent confirmer le constat de ces associations. Nous rencontrons de nombreux retenus dans ce cas, victimes de longues rétentions injustifiés qui se terminent trop souvent par des expulsions vers des pays qu’ils ne connaissent plus. Quelques exemples :

M. L, 29 ans, arrivé en France à l'âge de 2 ans : il a un enfant en France qu'il essayait de faire reconnaître. Cependant suite à un parcours un peu tumultueux lors de son adolescence, il n'a pas réussi à obtenir la nationalité française, parce qu'il ne s'en était pas préoccupé à sa majorité, suite à une adolescence difficile. Il a finalement été expulsé, vers un pays dont il ignore tout, après 27 ans passés en France ! 

 

Un autre exemple, Mr B. est un jeune de 30 ans qui est en France depuis ses 13 ans ! Pris en charge en foyer par la DASS à l’époque, il a été collégien puis lycéen à St-Denis jusqu'à ses 16 ans. Depuis sa majorité il faisait renouveler son titre de séjour chaque année. La dernière fois que nous l'avons vu la France avait estimé que c'est l'Allemagne qui devait statuer sur sa demande d'asile au nom du règlement Dublin, et devait l'y envoyer.

 

 

Mr K. est le malheureux premier exemple de retenu pour plus de 45 jours, suite à la loi Collomb rentré en application en janvier 2019, nous l’avons rencontré à son 58eme jour de rétention. Il est arrivé en France en 1999, et vit avec sa compagne et leur enfant. Il aura finalement été libéré après 62 jours de rétention !

 


116ème cercle de silence

 

www.stopdublin.eu

Facebook : StopDublinCampaign-Europe ou StopDublinCampaign-France

stopdublincampaign@tutanota.com


115ème cercle de silence

 

Témoignages recueillis au CRA de Palaiseau 



 

La rétention administrative des étrangers sans-papiers, alors que l’absence de papiers ne constitue pas un délit est dans son principe même une injustice. Mais, c’est dans les témoignages que nous recueillons, ne serait-ce que les jours derniers, lors des visites que nous effectuons auprès des personnes retenues que cette injustice prend figure humaine et conduit à des situations insupportables. Les témoignages qui suivent de Mr [A] et Mr [B] (les initiales ont été modifiées) en sont la preuve récente, parmi beaucoup d’autres. 

« Je suis allée voir aujourd'hui Mr [A]. C'est un beau jeune homme de 21 ans qui ne comprend pas pourquoi il est au CRA. En effet il est arrivé à l'âge de 9 ans en Espagne où sont ses parents. Il a fait sa scolarité en Espagne puis est venu en France à 17 ans pour poursuivre ses études au lycée à Paris. Il y a étudié 3 ans. Il est en France avec une carte de séjour espagnole qui est encore valable. Il a été arrêté à la descente d'un bus et envoyé ici. Il se pensait en règle et ne comprend pas, comme moi, pourquoi il est ici. A priori il n'a pas respecté le fait qu'avec cette carte il ne devait pas rester plus de 3 mois consécutifs en France.Il a bien sûr peur d'être reconduit au Maroc où il n 'a plus de famille. Il souhaite être libéré au plus vite ou être reconduit en Espagne. Cela fait 12 jours qu'il est ici et a déjà refusé son 1er vol. Il est désemparé et sa famille en Espagne très inquiète.
C'est vraiment un jeune homme charmant avec un français parfait. Il est jeune et « devient fou » ici à ne pas comprendre ce qui lui arrive. Il attend un ami ou sa copine qui devrait lui amener une recharge lycamobile mais si quelqu’un pouvait aller le voir avant ce week-end pour lui en amener une afin qu'il communique avec ses proches ce serait super. Je lui ai amené des gâteaux et des cigarettes. Il avait eu ceux de […] et voulait la remercier (mais n'avait plus de crédit). »Mr.[A] vient d’être expulsé.

« Mr [B] est notre malheureux premier exemple de retenu pour plus de 45 jours (depuis la promulgation de la nouvelle loi Immigration et Asile, qui permet de porter la rétention administrative jusqu’a 90 jours), puisqu'il en est à son 58eme jour de rétention et qu'il peut en avoir encore pour 32 jours suivant la nouvelle loi ! Il est arrivé en France en 1999. Il prend son mal en patience en espérant retrouver son enfant et sa compagne a la fin de sa (longue) rétention.

Il serait bien pour son moral, comme il nous l'a exprimé, de le soutenir à sa prochaine (troisième !) comparution devant le JLD a Evry. Nous signalerons la date et l'heure exacts dès que nous les saurons. C’est une occasion de montrer notre opposition aux dispositions encore aggravées de la loi Colomb.

Nous lui avons apporté des gâteaux, des boissons et des cigarettes. Nous allons essayer de garder un contact régulier pour le soutenir. »Mr [B] a été libéré après plus de 60 jours (!) de rétention.

 


114ème cercle de silence

 

Avec la nouvelle loi « asile et immigration », le séjour maximum en CRA a été prolongé de 45 à 90 jours. Nous avons pu constater à Palaiseau, comme ça l’est dans les autres CRA de France, que le stress et les tensions, déjà forts pour les retenus, augmentent encore. Dans un communiqué récent, l’OEE (Observatoire de l’Enfermement des étrangers) signalait : « La politique d’enfermement dans les centres de rétention étaient déjà désastreuses, les personnes retenues subissant toutes sortes de violences institutionnelles les poussant à des actes désespérés (automutilation, tentatives de suicide). Le doublement de la durée maximale de la rétention s’ajoute désormais aux pressions déjà subies ». L’OEE appelait les parlementaires à effectuer des visites dont ils ont le droit légal. Ainsi Esther Benbassa, sénatrice, a fait une visite impromptue du Centre de rétention de femmes à l’Ile de la Cité, et Danièle Obono et Ugo Bernalicis, députés, ont visité le CRA du Mesnil-Amelot (77). C’est le reportage de Pierre Tremblay qui les a accompagnés pour le HuffPost que nous citons ici.

(Vue partielle du CRA du Mesnil-Amelot, près des pistes de Roissy, S. de Sakutin)

"On se sent comme des criminels", regrette Karim (prénom fictif) à notre micro, au milieu de l'austère cour intérieure du centre de rétention. Autour de ce Tunisien, grilles, barbelés et caméras de vidéosurveillance renforcent une atmosphère quasi-pénitentiaire. Le jeune homme est choqué par le décalage entre cette ambiance et les personnes qu'on y retrouve, le plus souvent retenues après un séjour irrégulier, ce qui ne constitue plus un délit depuis 2012.« Il y a des gens ici qui travaillent, qui sont locataires, qui payent leurs impôts. »

« Une impression d'échec de la République ».

Pour Danièle Obono, même constat d'une "normalité administrative", mais doublée d'une "inefficacité". "Des gens arrivent, souvent après avoir vécu des choses graves, dans un lieu qui ne va qu'amplifier les traumas", analyse la députée, qui voudrait la fin de cette pratique. C'est une impression d'échec de la République.

En attendant, les associations d'aide aux étrangers dénoncent un système d'emballement de la rétention. "Plus les préfets enferment hâtivement sans examiner les situations individuelles, plus les violations de droits se multiplient : les libérations par les juges atteignent un niveau record de 40 %, alors qu'on n'avait jamais atteint plus de 34 % depuis 2010", expliquait David Rohi, responsable de la rétention à La Cimade, dans un article du Monde publié en juillet dernier.

Article de HuffPost :https://www.huffingtonpost.fr/2019/03/09/sous-les-avions-de-roissy-le-centre-de-retention-ou-exiles-se-sentent-comme-des-criminels_a_23685943/?utm_hp_ref=fr-homepage

Vidéos, Mesnil-Amelot et Paris: https://youtu.be/4dRG03IcCcshttps://youtu.be/QKqOTnJaw6s


113ème cercle de silence

 

Convoqués au guichet puis retenus et expulsés : le « traquenard des préfectures »


Nous avons déjà signalé, à partir de nos visites au CRA de Palaiseau, la pratique existant à la préfecture de l’Essonne qui consiste à convoquer pour des démarches administratives, comme les demandes d’asile, dans un certain bureau et sur place de les transférer dans un autre ou des policiers les attendent pour les transférer immédiatement au CRA, en vue de leur expulsion. Il apparait que cette pratique est généralisée a d’autres préfectures comme le montre des témoignages récents aux CRAs du Mesnil-Amelot (77) et d’Oissel (76).

(Vue partielle du CRA du Mesnil-Amelot, près des pistes de Roissy, S. de Sakutin)

Au Mesnil-Amelot : Lundi 28 janvier, nous accompagnons Esther Benbassa, sénatrice écologiste de Paris, qui exerce son droit de visite des lieux de privations de liberté. Le CRA, isolé, se situe à proximité des pistes de l’aéroport de Roissy. Derrière les murs, le ronflement des moteurs d’avions meuble une atmosphère déjà pesante. « J’avais un rendez-vous à la préfecture et on m’a emmené directement ici », se plaint un homme devant la sénatrice. […] « La préfecture de Paris est particulièrement spécialiste dans ce mode opératoire - affirme Nicolas Pernet, responsable des questions de rétention à la Cimade depuis deux ans -, la préfecture convoque et interpelle les gens. Leur avion part tôt le lendemain matin. Le but n’est pas tant de les expulser, mais de les déclarer en fuite ». (cf.Theo EnglebertVice, https://www.vice.com/fr/article/nexzj8/au-coeur-de-langoisse-dans-le-centre-de-retention-du-mesnil-amelot 11/02/19)

A Oissel : Le 22 mai, M. A. R. et W. sont interpellés au guichet de la préfecture de Rouen où ils avaient rendez-vous, puis enfermés au centre de rétention administrative (CRA) de Oissel (76). Les trois premiers devaient comparaître devant le juge administratif pour contester un transfert en Finlande dans le cadre d’une procédure Dublin (procédure qui prévoit le renvoi dans le pays où ils ont déposé une demande d’asile). Un recours est déposé devant le juge des libertés et de la détention. La nuit sera courte pour les quatre compagnons d’infortune. À 6h du matin, les policiers font irruption dans leurs cellules. Ils sont menottés dans le dos et chargés dans un panier à salade de la police. Direction : l’aéroport de Rouen où les attend leur jet privé, direction la Finlande. Face à cette expulsion menée manu militari, l’avocate des demandeurs d’asile tombe des nues : « Franchement, là c’est du jamais vu. ».Et l’expulsion n’a pas étonné qu’elle. Elle a même provoqué une tempête au tribunal de Rouen. Le Juge des libertés et de la détention (JLD) décide de leur libération… six heures après le décollage de l’avion. La préfecture fait appel de la décision qu’elle aurait un peu de mal à mettre en application. Réponse cinglante du juge d’appel. Dans une ordonnance que StreetPress a pu consulter, il dénonce un abus de pouvoir. […] Peine perdue, la police finlandaise leur a annoncé leur transfert imminent vers l’Irak où ils risquent leur vie.(cf.Theo Englebert, Streetpress,https://www.streetpress.com/sujet/1527779948-justice-ordonne-liberation-4-sans-papiers-prefecture-expulse 31/05/18)


112ème cercle de silence

 

Asile et immigration: « La France est très loin d’avoir pris sa part pendant la crise »



 

Le ministère de l’intérieur a rendu publics, mardi 15 janvier, les chiffres annuels de l’immigration en France. Parmi ceux-ci, on note qu’en 2018, 33 380 statuts de refugié ont été délivrés. Titulaire de la chaire migrations et sociétés au Collège de France, François Héran analyse ces données, dans le contexte du grand débat national qui doit notamment aborder la question de l’immigration.

(Cf.,FR3 Paris,11/01/2019, Marc Tauber/Christophe Archambault, Un camp de migrants, près de Paris)

Dans sa lettre aux Français publiée dimanche, Emmanuel Macron suggère de « fixer des objectifs annuels » en matière d’immigration. Qu’est-ce que cela vous inspire ?C’est un serpent de mer. En 2008 déjà, Nicolas Sarkozy avait commandé à Pierre Mazeaud un rapport à ce sujet, et la commission [sur le cadre constitutionnel de la politique d’immigration] avait conclu qu’il était impossible de plafonner les titres de séjour sans miner le droit d’asile et le regroupement familial.Comment imaginer que la France puisse se retirer des conventions internationales qui les garantissent ? On ne fixe pas le niveau des droits de l’homme au gré des circonstances : on les respecte ou on les résilie. Marine Le Pen va plus loin et voudrait interdire le regroupement familial. Mais seuls l’ont fait les pays communistes naguère, les pays du Golfe aujourd’hui. C’est tout dire […].

En 2018, 122 743 personnes ont demandé la protection de la France, soit une hausse de 22 %, alors que la demande d’asile baisse en moyenne de 13 % en Europe. Pourquoi ?Cette baisse cache de forts contrastes : elle est de 17 % en Allemagne, de 33 % en Suède, de 72 % en Italie. Mais d’autres pays que la France ont connu de fortes hausses en un an : 45 % en Espagne, 49 % en Belgique et 13 % au Royaume-Uni. Ces variations reflètent le manque de coordination des pays européens. Quand la crise des migrants a éclaté, à l’été 2015, la France a préféré éluder le plan Juncker [de répartition des réfugiés] en se défaussant sur l’Allemagne, l’Autriche, la Suède, la Grèce et l’Italie. Il ne faut pas s’étonner que deux ans plus tard des déboutés de ces pays tentent de se replier sur la France.

Peut-on fixer scientifiquement une proportion optimale d’immigrés ?Non, c’est impossible. Ils sont 5 % de la population en Finlande, 8 % au Portugal, 16 % en Suède, 28 % en Australie, 43 % au Luxembourg, 74 % au Qatar… et 10 % à 12 % chez nous selon le mode de calcul. Aucun modèle ne s’impose. Certes, plus un pays est riche et peuplé, plus il a les moyens d’accueillir de migrants, mais pour le reste, la capacité d’accueil est une construction politique.

En proie à la crise des « gilets jaunes », Emmanuel Macron cherche-t-il à donner des gages aux extrêmes en déviant le débat vers l’immigration ? On attend de lui autre chose, une parole de vérité qui rappelle deux faits incontournables : la France est un pays d’immigration qui, comme la plupart des pays d’Europe de l’Ouest, respecte le droit universel à la vie de famille. Et, face à la demande d’asile, la France est très loin d’avoir pris sa part pendant la crise, si l’on tient compte de ses 67 millions d’habitants.

 

(Propos recueillis par Julia Pascual,lemonde.fr, 16/01/2019)

« Chaque année en moyenne, entre 2015 et 2017, [la France] a enregistré 1 700 demandeurs pour 1 million d’habitants et accordé sa protection à 510 d’entre eux, ce qui la place respectivement au 13eet au 17e rang des pays européens.On fourvoie nos concitoyens en leur laissant croire que nous serions assaillis par lademande d’asile. Le grand débat a bien d’autres enjeux. » (Conclusion de Francois Heran)


111ème cercle de silence

 

Visio-conférence : au préjudice des retenus des CRA 

Déjà très largement pratiquée en Guyane et Outremer, la technique de la visioconférence plébiscitée lors du vote de la nouvelle loi « asile-immigration »comme le gadget permettant notamment de réduire les délais de la demande d’asile pour les étrangers fait passer le côté humain, pourtant primordial, au second plan, voire à la trappe. Ce n’est pas faute aux professionnels, magistrats, avocats, juristes, travailleurs sociaux, associations et organisations concernéesd’avoir affirmé leur opposition à cette mesure. Car déjà non seulement en Guyane, en Outremer mais aussi en métropole, on a pu voir à l’œuvre la déshumanisation qu’entraîne la visioconférence. Après analyse, on ne peut que constater que les bonnes conditions d’exercice de la justice et de demande d’asile n’y sont pas respectées.(                                                                                   Claude P. : Extraits d’article à paraitre dans « le petit ZPL »)



Ecran de visioconférence de la chambre de l’instruction (le prévenu et la cour)

(Cf., M. Verdier, L. Dumoulin, C. Licoppe, in « ethnographiques.org », No 25 - décembre 2012 »)

 

  Concrètement au CRA de Palaiseau comme à celui de Plaisir (78), les entretiens des étrangers demandeurs d’asile se pratiquent déjà depuis plusieurs mois par visioconférence avec l’OFPRA, l’Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides, organisme habilité à accorder ou non le droit d’asile.

 

Prenons l’exemple d’un demandeur d’asile. Son passage devant la Cour Nationale du Droit d’Asile (CNDA) après un refus de l’OFPRA est le dernier recours qui lui reste. Un juge doit décider si son récit de vie est crédible ou non, si obtenir le statut de réfugié est vital pour lui ou non. La dimension vécue est essentielle. L’intime conviction du juge ou de l’officier de protection se forge aussi bien à travers le contenu de son témoignage, que de ses difficultés à trouver ses mots, y compris ses silences ; comment estimer la sincérité de ses émotions, prendre en compte ce qui relève du langage du corps à distance, comment vraiment interagir pour saisir la vérité de son vécu ? Tous les éléments d’appréciation subjective-si essentiels dans cette juridiction- peuvent ne pas apparaître à l’écran. La dimension humaine de la justice se perd un peu plus avec la dématérialisation de l’audience.

 

Témoignages au CRA de Plaisir (78) : En avril, une personne avait dû être transférée une semaine plus tôt car elle subissait des moqueries d’autres retenus qui avaient entendu son récit pour une demande similaire. De même en juin et juillet, M.S. et L. ont confié qu’ils ne se sentaient pas à l’aise de parler pendant l’entretien. […] M. L. disait les avoir entendus rire et avoir eu l’impression que cela était en lien avec ce qu’il racontait. Il ne se sentait plus en confiance et n’osait pas s’exprimer librement. […] M. S. indiquait qu’après son entretien, d’autres personnes retenues et membres du personnel du CRA ont évoqué son orientation sexuelle évoquée lors de son entretien ; ainsi, son angoisse liée à la rétention s’est encore accrue. L’ARDHIS (Association pour la Reconnaissance Des Droits Des personnes Homosexuelles et transsexuelles à l’Immigration et au Séjour) alertait le directeur de l’OFPRA courant juillet sur ces difficultés spécifiques et répétées que rencontrent les demandeurs d’asile LGBT retenus au CRA de Plaisir subissant un entretien en visioconférence.


110ème cercle de silence

 

Visio-conférence : au préjudice des retenus des CRA 

 

 

 

A NOTER : Invitation à la prochaine réunion publique de l’Observatoire de l’Enfermement des Etrangers Lundi 3 décembre 2018 à 19h dans les locaux de la Ligue des droits de l'homme 138 rue Marcadet, 75018 Paris métro Lamarck-Caulaincourt (ligne 12)

 

« La loi asile-immigration : contrôler, enfermer, expulser. »


109ème cercle de silence

 

Sauvons des vies en sauvant l’Aquarius

 

URGENT : SOS méditerranée et Médecins Sans Frontières appellent l’ensemble de la société civile à se mobiliser pour sauver l’Aquarius et demander à tous les Etats en Europe de respecter l’obligation de sauvetage en mer

L’Aquarius opère en Méditerranée centrale depuis 31 mois, et a secouru 29.523 personnes lors de 230 opérations de sauvetage. Ces derniers mois, la mission de recherche et sauvetage de l’Aquarius a été l’objet de manœuvres politiques délibérées visant à y mettre fin. Le navire s’est vu retirer deux fois son pavillon en un mois : d’abord par Gibraltar, puis par le Panama. En empêchant l’Aquarius d’opérer, d’autres vies seront perdues aux portes de l’Europe, des vies perdues en silence, alors que l’Europe ferme les yeux. 

Pour ces raisons, nous exhortons tous les Etats en Europe à prendre les mesures nécessaires pour permettre à l’Aquarius de reprendre sa mission vitale de sauvetage au plus vite, en octroyant sans délai un pavillon au navire

Texte de la pétition

En tant que citoyens, nous nous associons à l’équipage de l’Aquarius, le dernier navire civil de sauvetage en mer Méditerranée centrale, pour demander à tous les Etats d’Europe de respecter l’obligation de sauvetage en mer. Cet impératif doit primer sur toute considération d’ordre politique, dans le respect du droit international. 

Nous exhortons tous les Etats en Europe à : Prendre toutes les mesures nécessaires pour permettre à l’Aquarius de repartir au plus vite mener sa mission vitale de sauvetage, Respecter l’obligation de porter assistance aux personnes en détresse en mer, Assumer leurs responsabilités étatiques en établissant un véritable modèle de sauvetage en Méditerranée .

Signatures sur le site : https://you.wemove.eu/campaigns/sauvons-l-aquarius-et-le-sauvetage-en-mer

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Signalons aussi Le jeudi 25 octobre à Paris, soirée de solidarité pour l’accueil des migrants

Le Manifeste « Pour l’accueil des migrants » lancé par Regards, Politis et Mediapart a été rejoint par nombre d’autres médias, de nombreuses personnalités et des soutiens politiques. Il vous donne rendez-vous le jeudi 25 octobre à 19h au Centquatre pour une soirée de solidarité.


107ème cercle de silence

 


106ème cercle de silence

 

 

Enfants "en cage" aux Etats-Unis : et en France, comment traite-t-on les mineurs étrangers sans papiers ?

L'Amérique n'en finit plus de s'indigner du sort des enfants étrangers séparés de leur famille à la frontière mexicaine, puis placés dans des cages. L'occasion de s'interroger sur les pratiques de la France en matière de prise en charge des mineurs sans papiers qui arrivent sur le sol Français, avec ou sans famille. (LCI,20 juin 2018 15:07 - Anaïs Condomines, extraits)

Des enfants enfermés dans des cages. Les images, tournées par les médias américains, ont choqué l'Amérique. Pour beaucoup, elles représentent les conséquences impensables de la politique sévère menée par l'administration Trump en matière d'immigration illégale. L'indignation, d'ailleurs, dépasse les frontières et agite aussi les commentateurs français. L'occasion, peut-être, de s'interroger sur notre propre politique de prise en charge des mineurs étrangers sans papiers. Alors que le silence de la France sur les errances de l'Aquarius -  navire de sauvetage en méditerranée transportant 630 migrants parmi lesquels dix enfants et plusieurs femmes enceintes - a suscité la polémique, et que le projet de loi asile-immigration est entré mardi 19 juin en discussion au Sénat, le sujet est en effet plus que jamais d'actualité.

 

305 enfants en rétention en 2017

Il n'est pas permis aux autorités, sur le sol Français, de séparer les enfants de leur famille et de les enfermer seuls. Les lois en vigueur et les pratiques ne sont en effet pas fondées sur les mêmes principes qu'aux Etats-Unis.  Cela ne veut pas dire, néanmoins, qu'on ne retrouve pas de mineurs étrangers en rétention, avec leur familleSelon un très récent rapport de la Contrôleuse générale des lieux de privation de liberté (CGLPL), 41 enfants ont été retenus en Centres de rétention administrative (CRA) en 2013, 106 en 2015, 172 en 2016, 305 en 2017. Et pour les seuls quatre premiers mois de l'année 2018, 77 mineurs ont d'ores et déjà été recensés. "La pratique s'est banalisée" constate auprès de LCI David Rohiresponsable de la rétention pour l'association de défense des personnes étrangères La Cidade, interroge sur la chaine de télévision LCI. Jamais vraiment  interdite, la pratique de l'enfermement d'un mineur en compagnie de sa famille a véritablement été officialisée par la loi du 7 mars 2016 relative au droit des étrangers en France

 

Le cas épineux des zones d'attente

Parallèlement à la prise en charge des enfants accompagnés de leur famille, il existe un autre cas de figure : celui des mineurs étrangers isolés. Ceux-ci doivent en théorie être encadrés par l'Aide sociale à l'enfance (ASE) jusqu'à leur majorité. Une deadline qui donne lieu à "des débats pour établir leur âge, notamment avec des méthodes comme les tests osseux qui ne sont pas fiables" nous explique encore David Rohi.  Mais tant que ces jeunes ne sont pas encore arrivés officiellement sur le sol Français, ils peuvent s'exposer à une rétention et ce, quelque soit leur âge.Cela se passe dans les "zones d'attentes". Ces endroits, bien que similaires en tout point aux CRA, n'en sont pas. On retrouve ces "zones d'attentes" dans les aéroports, les gares internationales et tous les points d'entrée dans l'espace Schengen.

 

Un doublement de la durée de rétention, et les mineurs ?

Impulsée par le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, la loi asile-immigration ne s’appesantit guère sur le sort des mineurs sans papiers : tous les amendements cherchant à interdire la rétention des mineurs ont en effet été rejetés. En revanche, la loi prévoit de doubler la durée de rétention légale : 45 jours actuellement deviendraient 90 jours. Enfin, un amendement proposant de fixer à cinq jours maximum la durée de rétention des familles avec mineurs a été retenu en commission des lois au Sénat. Une erreur, selon La Cimade : "Un tel principe risquerait de légaliser encore plus cette pratique et de dire que cinq jours... « c’est passi grave que ça ». Pourtant, le traumatisme de l’enfermement et les conséquences sur le sommeil et l’alimentation des enfants n'est plus à prouver." Sur ces sujets, termine David Rohi, "on n'a pas le droit d'être dans la demi-mesure"


105ème cercle de silence

 

Asile, migrants : Jeudi dernier le froid et le chaud ont soufflé (témoignage).

Le matin nous étions au tribunal administratif de Versailles pour soutenir M. S. ND ce jeune Sahraoui demandeur d'asile, en danger d’expulsion vers le Maroc. Malgré lasolidité de son droit à l’asile politique, nous apprenions peu après que sa demande de libération du CRA était rejetée ! Voici pour le froid... L’après-midi et le soir : le chaud, le chaleureux, l'amical auprès des Marcheurs de la solidarité Vintimille-Calais-Londrespartis le 30 avril. Nous les retrouvions à Corbeil pour les accompagner et accueillir àEvry, avec les 23 associations de solidarité en Essonne.

Les marcheurs et musiciens dans les rues de Corbeil (photo Agnès Faivre)

Le froid

Malgré la plaidoirie tout à fait convaincante et argumentée de son avocate, nous apprenions peu après que sa demande de libération du CRA était rejetée !  Il aurait en effet fallu que la juge "déjuge" les décisions des différents magistrats qui étaient déjà intervenus dans ce dossier ; cela nécessitait de posséder certaines dispositions apparemment rares aujourd'hui, comme de l’autorité, de l’humanité, de l’originalité ! C’est très dur pour M. S. ND qui risque d'être expulsé et de se retrouver emprisonné au Maroc (pas tendre avec les Sahraouis !), avant même de pouvoir passer devant la Cour Nationale du Droit d'Asile.... Encore une fois hier au tribunal, nous avons pu constater la capacité à perdre de vue l'humain et le juste sous les formules et procédures juridiques des dossiers.

 

Le chaud

 

L’après-midi et le soir, Les retrouvailles avec les Marcheurs étaient joyeuses. Nous marchions ensemble de Corbeil à Evry, où nous attendait un repas concocté avec soin. Tout au long du parcours, des amis de l'Essonne rejoignaient les Marcheurs et venaient gonfler le cortège. Nous retrouvions tous ceux que nous avons croisés dans les bidonvilles ou les tribunaux, dans les manifestations, quand il faut soutenir et défendre ensemble les étrangers sans papiers, les familles Roms expulsées, les réfugiés malmenés, les étrangers enfermés au CRA, les mineurs isolés.Et moment peut-être le plus fort, celui, après que les Marcheurs nous aient chanté en chœur leur " hymne " de marche sur l'air du "Lion est mort", moment où François, de l’Auberge des Migrants de Calais, a simplement apparié les Marcheurs et leurs hôtes Evryens d'une nuit, dans la joie et aux applaudissements de tous.

 


104ème cercle de silence

 

 

Migrants. Une « marche citoyenne et solidaire » de Vintimille à Calais   

 

Organisée par l'association « L'auberge des migrants » de Calais en lien avec « Roya Solidaire » et avec des relais locaux, citoyens, associations et collectifs d’aide aux réfugiés, la marche citoyenne etsolidaire témoigne pour l’accueil des migrants, contre le « délit de solidarité », contre le blocage des frontières, pour la

liberté de circulation et d’établissement des migrants en Europe et en France, pour la fin du

« délit de solidarité »

Avec les marcheurs de la solidarité, lors de l'étape Nice-Vintimille (photo perso)

 

La Marche a commencé le 30 avril 2018 à Vintimille, rejoint Calais et se termine le 8 juillet à Londres. Elle a pour objectif de valoriser le travail des citoyens, des associations, des collectifs qui aident les migrants, dans les 60 villes-étapes, de créer du dialogue avec les citoyens. Elle a aussi pour objectif la collecte de fonds et l’encouragement à la collecte des biens nécessaires aux migrants (vêtements, chaussures, couvertures, …). La Marche s'appuie sur des “relais” locaux pour chaque étape. Ils nous aident à trouver l’hébergement et le lieu pour les repas, à définir l’itinéraire précis et à organiser l’événement permettant une rencontre avec les citoyens et la valorisation des actions locales d’aide aux migrants. Ils pourront également

mobiliser les médias locaux avant et pendant la Marche.

Nous accueillerons La Marche dans l'Essonne, elle sera à Evry les 14 juin et 15 juin. Avec les collectifs réunis en Essonne dans les Etats Généraux de la Migration (EGM91), nous organisons une grande rencontre avec les marcheurs en vue d'alerter les habitants de notre département sur les conditions déplorables d'accueil des migrants, sur les conditions de leur rétention et leur expulsion, comme par exemple au CRA de Palaiseau, ainsi que sur les poursuites judiciaires contre ceux qui les aident.

 

Nous avons une triste illustration actuelle de cette situation puisqu'un jeune originaire du Darfour, mineur lors de sa rétention en CRA (donc illégale !), ayant connu les pires conditions lors de son exode, se voit signifier son transfert d'autorité en Italie, en vertu de la procédure Dublin. Or, il a été pris en charge depuis sa sortie du CRA par une famille de Palaiseau et a tissé des liens forts avec de nombreux palaisiens. Il est en voie d'intégration réussie en France et a déposé une demande d'asile.

 

Contacts : Pour LMarche: https://www.laubergedesmigrants.fr . 

                 Pour les EGM : egm91@free.fr .

                 Pour la Pétition pour le jeune darfourihttps://www.change.org/p/la-pr%C3%A9fecture-de-l-essonne-emp%C3%AAcher-le-renvoi-d-un-jeune-darfouri-soudan-en-italie?recruiter=724698137&utm_source=share_petition&utm_medium=copylink&utm_campaign=share_petition

 


103ème cercle de silence

 

 

 

Droit d’asile en péril : Deux Témoignages (Extraits)

A la demande de plusieurs députés (LREM et Insoumis), L’Association des Avocats duDroit d'Asile ELENA, a rédigé des récits de vie pour illustrer les failles du systèmeactuel et celles, encore aggravées, du nouveau Projet de Loi (PJL) « Asile-Immigration ».

Demandeurs d'asile devant la mairie du 18ème arr. de Paris (C. Wihtol de Wenden, entretien, CNRS, 2015)

 

M. Y., soudanais, 30 ans, entré en France depuis peu,  tente désespérément d’accéder à la plateforme d’accueil pour demandeur d’asile. Les migrants sont beaucoup à faire la queue dans la nuit depuis deux semaines. M.Y. est interpelé par la police sous le métro aérien de La Chapelle/Stalingrad dans le cadre d’une rafle collective. Il ne lui a pas été laissé le temps d’entamer ses démarches en vue de déposer sa demande d’asile […]. Il risque d’être expulsé. Grâce aux bénévoles d’une association, il parvient à contester la mesure d’éloignement en urgence (48H). Le tribunal  enjoint la préfecture d’enregistrer sa demande d’asile. […].Avec le PJL, le législateur souhaite réduire tous les délais de procédure d’asile (le délai pour présenter sa demande d’asile 90 jours), le délai d’instruction CNDA (cinq mois), le délai de recours (à 15 jours) mais rien n’est prévu pour le délai d’enregistrement de la demande d’asile. Or, c’est ce délai extrêmement long qui place de nombreux primo arrivants dans une situation de grande détresse et précarité puisqu’ils ne bénéficient d’aucune prise en charge et risquent une expulsion.

Mme. A., de nationalité guinéenne, 30 ans, a fui son pays en raison de sa volonté de se soustraire à un mariage forcé. A son arrivée en France, elle est très rapidement mise à la porte par la personne qui l’a fait venir. Elle dormait dans un parking où elle a été violée deux fois. Elle est tombée enceinte. Elle s’est présentée tardivement à la Plateforme d’accueil pour demandeur d’asile (PADA) soit au-delà du délai de 120 jours. Enceinte, elle n’était pas en mesure de faire la queue devant la PADA durant la nuit.  Sa vulnérabilité signalée par une association bénévole n’a pas été prise en compte. Finalement elle est reconnue réfugiée statutaire […]. Avec le PJL, le délai pour présenter sa demande d’asile est réduit à 90 jours. Ce délai trop court ne prend pas en compte l’état de vulnérabilité de ce public. Or, un dépôt tardif a des conséquences sur l’accès aux droits sociaux et sur la procédure d’asile.

 L’examen du projet de loi « pour une immigration maîtrisée et un droit d’asile effectif » a débuté  à l’Assemblée nationale  lundi 16 avril. Ce texte, présenté par le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb comme « totalement équilibré », fait l’unanimité contre lui. Les associations, les avocats, les agents de l’OFPRA, de la Cour  nationale du droit d’asile, les magistrats de l'Association française des juges de l'asile et le Conseil d’Etat ont en effet publiquement exposé leur opposition à un texte inutile et néfaste.

 


102ème cercle de silence

 

 

 

Avocats en lutte pour le droit d’asile 

Face aux atteintes graves portées au droit d’asile par les différents projets et propositions de loi et circulaires notamment le projet de loi « pour une immigration maîtrisée et un droit d’asile effectif , mais également  la proposition de loi destinée à faciliter le placement en rétention des demandeurs d'asile "dublinés, les avocats ont manifesté le 21 février devant le Conseil d'Etat à l’appel de l’Association des Avocats du droit d’asile (ELENA) avec l’association pour la défense des droits des étrangers (ADDE)

Manifestation des avocats du droit d’asile devant le conseil d’état, 21 février 2018 (Courrier International)

Au nom d’un  « meilleur traitement des demandes d’asile » c’est en réalité l'accélération de la procédure qui se fait sans garanties procédurales au détriment des droits de la défense -  La réduction du délai de 120 jours à 90 jours pour déposer  une demande d’asile, - La réduction du délai de recours  contre une décision de rejet de 30 jours à 15 jours, -  La convocation du demandeur d’asile, par « tout moyen » aux entretiensLa prise d’effet des décisions de la CNDA (Cour nationale du Droit d’Asile) à compter de leur affichage dans les locaux de la CNDA et non plus de leur réception par le requérant La suppression du caractère suspensif des recours des demandeurs provenant de pays d’origine dite sûre ou ayant sollicité une réouverture de leur demande, -  Le projet de recourir de manière plus systématique à la  visio-conférence- La multiplication des ordonnances sur des dossiers pourtant sérieux ou de primo-demandeurs sont autant d’entraves graves à l’accès au juge et à une procédure équitable pour une population déjà fortement vulnérabilisée. De même, en doublant la durée maximum de séjour en rétention et en organisant la rétention des demandeurs d'asile dublinés, cet arsenal juridique accentue la répression au détriment d'une véritable réflexion sur l'application de la procédure Dublin et le contentieux de l'éloignement. 

Nous ne serons bientôt plus en capacité de défendre leurs droits! N'acceptons pas de devenir une défense au rabais!

Communiqué de l’ADDE

A Paris, le 14 février 2017 - Le Conseil de l’Ordre s’inquiète du contenu attentatoire aux droits de la défense et aux garanties procédurales du projet de loi "pour une immigration maîtrisé et un droit d'asile effectif ». Le Conseil de l’Ordre des avocats déplore ainsi que les réfugiés se trouvent ainsi exclus de  la procédure de droit commun et  s’indigne que les avocats ne puissent plus exercer leur profession sereinement et dignementEn conséquence, le Conseil de l’Ordre de Paris soutient les avocats engrève de la CNDA.                                                           Communiqué du barreau de Paris

 

 

 

 

L'association à l'origine de la grève des avocats à la Cour nationale du droit d'asile (CNDA) a annoncé aujourd'hui la poursuite de son mouvement, malgré l'annonce faite mardi de la fin de la grève de...(suite sur lefigaro.fr)

 

101ème cercle de silence

 

Monsieur le président je vous fais une lettre

 

L’écrivain Yann Moix fustige dans une lettre ouverte adressée à Emmanuel Macron la politique migratoire de la France, et plus particulièrement le traitement infligé aux migrants de Calais (Libération*, 21 janvier 2018, extrait)

Capture d'écran d'images filmées pour le documentaire Re-Calais réalisé par Yann Moix

 

 

Monsieur le président de la République, chaque jour, vous humiliez la France en humiliant les exilés. Vous les nommez «migrants» : ce sont des exilés. La migration est un chiffre, l’exil est un destin. Réchappés du pire, ils représentent cet avenir que vous leur obstruez, ils incarnent cet espoir que vous leur refusez. C’est à leur sujet que je vous écris.

Vous avez affirmé, dans votre discours de Calais, que «ceux qui ont quelque chose à reprocher au gouvernement s’attaquent à sa politique, mais qu’ils ne s’attaquent pas à ses fonctionnaires.» Je ne m’en prendrai ici qu’à vous. Et à vous seul. Je ne suis pas, comme vous dites, un «commentateur du verbe» : je suis un témoin de vos actes. Quant à votre verbe, il est creux, comme votre parole est fausse et votre discours, double.

 

J’affirme, M. le Président, que vous laissez perpétrer à Calais des actes criminels envers les exilés. Je l’ai vu et je l’ai filmé.

J’affirme, M. le Président, que des fonctionnaires de la République française frappent,

gazent, caillassent, briment, humilient des adolescents, des jeunes femmes et des jeunes

hommes dans la détresse et le dénuement. Je l’ai vu et je l’ai filmé.

J’affirme, M. le Président, que des exilés non seulement innocents, mais inoffensifs,

subissent sur notre territoire des atteintes aux droits fondamentaux de la personne. Je l’ai vu

et je l’ai filmé. Toutes les images sont extraites du film de Yann Moix, Re-Calais, qui sera diffusé au

printemps sur Arte.

 

Vous menacez de saisir la justice si les «faits dénoncés» ne sont pas «avérés». Voici donc,

monsieur le Président, les images des conséquences obscènes de votre politique. Ces actes de barbarie, soit vous les connaissiez et vous êtes indigne de votre fonction ; soit vous les ignoriez et vous êtes indigne de votre fonction. Ces preuves, si vous les demandez, les voici ; si vous faites semblant de les demander, les voici quand même. Les Français constateront ce que vous commettez en leur nom. «Je ne peux pas laisser accréditer l’idée que les forces de l’ordre exercent des violences physiques», avez-vous dit. Ajoutant : «Si cela est fait et prouvé, cela sera sanctionné». D’abord, vous menacez de procès en diffamation ceux qui démasquent votre politique ; ensuite, vous menacez de procédures de sanction ceux qui l’appliquent. Journalistes, policiers : avec vous, tout le monde a tort à tour de rôle. Les uns d’avoir vu, les autres d’avoir fait. Tout le monde a tort sauf vous, qui êtes le seul à n’avoir rien vu et le seul à n’avoir rien fait. On attendait Bonaparte, arrive Tartuffe. […]

 

 

* http://www.liberation.fr/debats/2018/01/21/monsieur-le-president-vous-avez-instaure-a-calais-un-protocole-de-la-bavure_1624132

 

 


 

100ème cercle de silence

 

 

"Nous devons accueillir les migrants. Il en va de notre humanité"

Tribune de Flor Tercero : Publié* le 11 janvier 2018 dans le Nouvel Observateur (extraits)

Flor Tercero préside Avocats pour la défense des droits des étrangers (ADDE), une association d'environ 300 avocats partout en France, dont le but est de garantir la meilleure défense possible aux étrangers. Elle milite également au Syndicat des avocats de France. Sur le terrain, elle observe, et regrette, le durcissement de la politique migratoire. 

 

« Le migrant a toujours été perçu de façon utilitaire, positivement ou négativement. On oublie que derrière le chiffre, il y a l'humain. La femme ou l'homme qui est à la recherche d'une vie meilleure. Notre sœur, notre frère. Angélisme ? Non, humanisme. Je suis avocate depuis vingt ans, je suis spécialiste du droit des étrangers, un droit de plus en plus complexe et mouvant, qui va toujours vers moins de garanties procédurales, moins de possibilités d'accès aux titres de séjour, plus de précarité du séjour et donc moins d'intégration réelle des étrangers en France. » 

 

Une politique indigne des Français

« En comparaison, compte tenu de notre richesse et puissance, la façon dont notre gouvernement maltraite les migrants est choquante. En 2017, pour la 35e fois, le camp de la Chapelle à Paris a été démantelé, les tentes et sacs de couchage des migrants détruits. A Vintimille, on enferme illégalement et on refoule demandeurs d'asile et mineurs isolés. A Calais, la commune et l'Etat refusent d'exécuter les décisions minimales de la justice administrative pour éviter que les migrants puissent bénéficier des conditions minimales de dignité et les forces de l'ordre n'hésitent pas à gazer même l'eau que boivent les migrants. Au col de l'Echelle, les autorités refoulent des mineurs et des adultes en pleine montagne, sans aucune considération de leur demande de protection, piétinant la Convention de Genève sur le droit d'asile ».

 

 

*https://www.nouvelobs.com/monde/migrants/20180108.OBS0299/nous-devons-accueillir-les-migrants-il-en-va-de-notre-humanite.html


 

99ème cercle de silence

 

 

Comment briser un homme en 45 jours

« C'était un bon père et un bon mari, il est tombé sous le charme de la France,

 

il voulait en faire sa nouvelle patrie. Il ne demandait rien d'autre que travailler et fonder un foyer vivant en paix. Il est venu avec toutes ses facultés.  Et sans comprendre ni comment ni pourquoi le pauvre se trouve entre 4 murs à endurer la prison sous le nom de centre de rétention, tout le monde témoigne de son calme et de son bon comportement ! Que ce soit à l'école de ses enfants, de ses amis, de son employeur et de ses collègues et même les policiers qui l'ont gardé!!!!  

Il s'est senti humilié, oppressé, et se souciait de sa famille laissée sans repères. Une telle épreuve il n’en a jamais eu dans sa vie, il avait toujours une bonne conduite, le séparer de sa petite famille sans pouvoir faire quoi que ce soit l'a anéanti. Il l'a dit ! Dans le Centre,  il n'y avait même pas un seul endroit pour respirer de l'air pur ! Lui qui est amoureux de la nature ! Ce n'est pas un crime de vouloir assurer son avenir et celui de ses enfants ! Qui ont d'ailleurs été scolarisés dès leur arrivée. 

Ce n'est pas un crime de travailler non plus ! Tout cela n'est pas passé sans laisser de lourdes conséquences sur son état psychologique. Yacine souffre à présent ! Il est rentré avec sa famille dans son pays comme il l'a promis au juge! Mais le Yacine qui est venu et celui qui est rentré ne sont pas du tout la même personne ! L'avenir de ses enfants, son avenir à lui, et celui de sa femme dépendaient de sa réussite! Maintenant qu'il a perdu la tête  avec  ce qu'il a subi sur votre territoire !

Cela rend leur vie infernale et leur avenir incertain. »

Dessin de STOF in Le petit ZPL  #2 « Interview d'un ancien retenu du CRA de Palaiseau »

Voilà comment Zoulikha sa sœur parle de Yacine. Son état psychologique l’inquiète.

Nous, nous lavions rencontré au CRA de Palaiseau le 29 octobre, où il est  resté enfermé du 17 octobre au 16 novembre dernier. Ce jeune algérien de 36 ans  était alors désespéré.  Il éclatait en sanglots, dès le début de notre entrevue en nous montrant les photos de ses deux garçons de 4 ans et 8ans, Zaccharia et Brahim tous deux scolarisés à Vigneux.  Il nous montrait leurs travaux scolaires qu'il avait photographiés.   C'est lui qui les emmenait le matin à l'école et faisait faire ses devoirs au grand car Aziza son épouse ne parle pas bien Français.

" Chaque soir au téléphone mes enfants me demandent, Papa où es-tu ? Pourquoi ne rentres-tu pas à la maison ? Quoi leur dire ?" Il avait été arrêté sur son lieu de travail, dans un salon de coiffure à Quincy sous Sénart. «  C'est la première fois que je rentrais dans un commissariat ! Je n'ai jamais volé. Je n'ai pas de casier judiciaire. J'ai toujours pris le train avec ma carte Navigo toujours chargée. Mon père était dans l’armée française, il a travaillé toute sa vie en France. La France nous a nourris ! S’il nous avait fait venir alors, ma mère et mes sœurs, nous serions français ! » 

 Apres que  nous soyons intervenus auprès de la préfète et du ministère de l'intérieur, soutenus notamment  par le directeur d’école et les instituteurs, il obtenait  sa libération  mais était placé en assignation à résidence jusqu'au 1er décembre toujours passible d’une Obligation de Quitter le Territoire français ; il était alors resté cloitré dans sa chambre avec ses enfants et sa femme enceinte, angoissé, ne sachant que faire, se sentant incapable de vivre dans l’illégalité, ne supportant pas l’idée d’abandonner tous ses projets de vie ici. Début décembre, il a pourtant  repris l’avion avec sa petite famille. Anéanti. Les rêves d’une vie meilleure brisés.


 

85ème Cercle de silence

 

Samedi 15 octobre

 

de 11h à 12h

 

Place de la Victoire, Palaiseau

 

De nombreux habitants de la région ignorent encore l’existence à Palaiseau d’un centre de rétention pour étrangers. L’Observatoire Citoyen soutient ces personnes enfermées en vue d'être expulsées. Il anime, chaque 3ème samedi du mois, de 11 à 12h, un cercle de silence pour faire entendre le cri de ces retenus. Ce Cercle est ouvert à tous. Vous pouvez le rejoindre à tout moment, quelle que soit la durée de votre participation.


77e cercle de silence

Palaiseau

Place de la Victoire

de 11 à 12h




De nombreux habitants de la région ignorent l’existence à Palaiseau d’un centre de rétention pour étrangers. L’Observatoire Citoyen soutient ces personnes. Il anime, chaque 3ème samedi du mois, de 11 à 12h, un cercle de silence pour faire entendre le cri des détenus. Ce Cercle est ouvert à tous. Vous pouvez le rejoindre à tout moment, quelle que soit la durée de votre participation.

 

Lancement de l’observatoire des conséquences de l’état d’urgence sur les personnes étrangères 


Après avoir annoncé la constitutionnalisation puis la prorogation de l’état d’urgence, le gouvernement s’apprête à intégrer dans le droit commun certaines mesures jusque-là réservées à l’état d’urgence, à l’occasion d’un projet de loi renforçant la lutte contre le crime organisé.
Nos libertés sont en danger. Les contrôles d’identité et les mesures administratives décidés sans contrôle judiciaire, même si les étrangers et les étrangères n’en sont, de loin, pas les seules cibles, fragilisent encore plus leur situation en France.
 C’est pourquoi, depuis l’instauration de l’état d’urgence, le Gisti tente de recenser ces dérives touchant en particulier les personnes étrangères.
 

Les périls de l’urgence


…Face aux critiques – peu nombreuses – qui ont pu se faire entendre à propos de l’instauration même de l’état d’urgence, la réplique a été immédiate : une telle menace justifie le plus haut niveau possible de sécurité. « La France est en guerre », a-t-il été répété… « La riposte de la République sera d’ampleur. Elle sera totale », proclame le ministre de l’intérieur.

Vouloir neutraliser les assassins et s’employer à ce que d’autres ne se lancent pas dans de nouvelles équipées criminelles du même ordre sont des objectifs incontestables. Mais les moyens de parvenir à ces objectifs ont été décidés très vite, sans concertation, sans débat : état d’urgence, rétablissement des contrôles aux frontières… Décider avec une telle célérité, sur la base d’arguments d’autorité, est en soi toujours périlleux. Même en temps dit « de guerre ».

On s’est ainsi privé de réfléchir à la véritable utilité de l’état d’urgence : quelles investigations policières, quelles poursuites, quels moyens de recherche des coupables des tueries du 13 novembre et de prévention d’autres attentats n’auraient pas pu être engagés sans l’état d’urgence ? En quoi le rétablissement des contrôles aux frontières est-il susceptible d’empêcher les coupables de quitter le territoire, et d’autres criminels d’y pénétrer ?

 […] Dans les jours qui ont suivi, on a assisté à un nombre record d’interpellations, de gardes à vue, de perquisitions administratives, d’assignations à résidence, de placements en centre de rétention et de notifications d’obligation de quitter le territoire français. Avec quels résultats ? Là encore il est trop tôt pour le dire, mais on ne peut qu’être frappé par le grand nombre de personnes finalement relâchées, de témoignages de violences ou d’humiliations injustifiables, de récits d’interrogatoires portant sur des engagements politiques n’ayant aucun rapport avec des activités terroristes, de perquisitions sans sommation chez des personnes pourtant disposées à laisser ces opérations se dérouler, et par la rigueur des conditions d’assignation à résidence dont on peine à comprendre l’utilité.

 […] À la différence de l’après-attentats de janvier 2015, aucune voix ne s’est fait entendre au sommet de l’État pour dire : « Pas d’amalgame  » Au contraire, depuis le 13 novembre, on a vu se développer une stigmatisation bien réelle de l’islam et une logique de « guerre des civilisations » qui conduisent à multiplier les déclarations sur les phénomènes de « radicalisation de l’islam », à sommer les musulmans de se prononcer clairement – comme si, en France et ailleurs, ils ne luttaient pas contre la haine, l’intolérance et les dérives meurtrières commises sous couvert de la foi –, à réclamer une plus grande sévérité dans les poursuites de femmes portant burqa ou niqab, à opérer une série de perquisitions dans des mosquées, à arrêter des imams, à fermer des lieux de prière…

Que s’est-il passé pour que l’« amalgame » ne soit plus considéré comme un danger ? Est-on si certain d’avoir pris la mesure des phénomènes qui sont à la racine des attentats ?

À défaut de mener une véritable réflexion sur les causes des attentats, on peut être certain que les étrangers - qu’ils soient résidents de longue date ou récemment arrivés à la recherche de sécurité - vont être, au travers de réformes, de décisions politiques et d’évolution des pratiques de l’administration, d’autres victimes collatérales de ces drames.

Rien ne nous garantit que les mesures prises dans l’urgence soient de nature à assurer la sécurité. Tout nous laisse à penser, en revanche, que ces mesures sont dangereuses à moyen et long termes. En décidant de passer outre les règles de l’État de droit, c’est une boîte de Pandore que l’on ouvre. Quand et comment se refermera-t-elle ? Combien de nouvelles violences les plus pauvres et les plus discriminés auront-ils encore à subir ?

                                                                                                    Extrait de l’édito du Plein droit n° 107, décembre 2015, GISTI
 
 


Nous dénonçons les traitements inhumains réservés aux migrants du seul fait qu’ils n’ont pas de papiers en règle.

Nous n’acceptons pas que soient prises en notre nom des dispositions qui brisent des vies humaines et font voler en éclat des couples et des familles.

Nous  refusons  les  interpellations  au  faciès,
l’enfermement et l’expulsion d’hommes, de femmes et même d’enfants.

Nous dénonçons les conditions de détention inhumaines dans les centres de rétention administrative et les zones d’attente des aéroports et, avant tout, leur existence.

Nous n’acceptons pas que la France refuse sa protection aux demandeurs d’asile qui sont exposés à de très graves dangers en cas de retour dans leur pays d’origine.
Nous dénonçons les obstacles administratifs qui contraignent des hommes, des femmes, des familles entières à vivre et à travailler dans la clandestinité et la peur, privés de tout projet et de conditions de vie simplement décentes.

Nous refusons cette chasse aux étrangers qui inflige aussi des traumatismes profonds à ceux qui en sont les témoins, à la société toute entière, aux enfants particulièrement.
Les atteintes à la dignité de quelques uns blessent tous les hommes dans leur humanité.

Nous voulons que la France redevienne un pays d’accueil, sans cesse enrichi et transformé par des êtres humains venus du monde entier.

Nous sommes solidaires des retenus du Centre de rétention de Palaiseau. 

 


Un Cercle des Cercles de silence chez Manuel Valls à Evry (Septembre 2012)


Le Cercle des Cercles, en rassemblant l’après-midi sur la Terrasse de l’Agora près de 110 personnes  est un des moments forts du week-end. Des passants, à qui l’on distribue notre tract expliquant notre présence silencieuse, rallient même pendant quelques dizaines de minutes le Cercle pour exprimer leur volonté de véritable changement vis-à-vis des étrangers en situation administrative irrégulière dans la ville de M. Valls, ministre de l’Intérieur. Brétigny, Evry, Lardy, Versailles, Paris, Antony, Palaiseau, Juvisy, Yerres, de nombreux cercles sont représentés, en plus des participants des Observatoires présents à Massy.  Alors que la Cimade et  RESF  sur place au Mesnil Amelot continuent d’intervenir pour faire libérer la famille afghane et annuler son expulsion, le Cercle des Cercles  joint, à l’issue d’une heure de silence, sa voix en un communiqué commun avec toutes les organisations présentes, condamnant le sort réservé à cette famille. Ensuite une rencontre a lieu autour d’un pot offert par le Cercle d’Evry, dans les locaux associatifs de la Maison du Monde permettant des échanges réconfortants et instructifs entre les divers cercles présents.

Appel des cercles de silence au nouveau gouvernement

 

Créés il y a près de 5 ans pour protester contre l’enfermement des étrangers dans des centres de rétention administrative (CRA) au seul motif que ces étrangers se retrouvent dans une situation d’irrégularité administrative, les cercles de silence sont une expression non violente de citoyens isolés ou soutenus par des dizaines d’associations, organisations ou collectifs locaux ou nationaux. Ils regroupent chaque mois dans 174 villes de France, des milliers de personnes qui manifestent en silence durant une heure.

 

Les centres de rétention administrative sont de véritables prisons où les retenus, enfermés sans jugement, deviennent "vulnérables" et ont de graves difficultés à faire respecter leurs droits. Les expulsions ont créé des situations familiales inextricables : enfants en centre de rétention, familles disloquées, personnes expulsées dans un pays où ils courent de graves dangers….

 

Le président de la république a changé, la majorité de l’assemblée nationale aussi …..Mais c’est toujours la législation sur les étrangers durcie par l’ancienne majorité qui s’applique. Nous appelons à un changement de la loi en profondeur avec un souci de justice visant à ne pas compromettre l’avenir de tous ceux qui n’ont d’autre choix que de se retrouver en exil dans notre pays.

 

En attendant ce changement de la loi, conformément aux engagements pris par le nouveau président avant son élection, « je veillerai à ce que chaque migrant, quelle que soit sa situation, soit traité avec dignité, dans le respect de ses droits fondamentaux», nous demandons instamment que les mesures suivantes concernant tout le territoire français soient prises de toute urgence afin que la machine administrative et policière cesse de broyer  des existences.

 

-         mettre fin aux objectifs chiffrés en matière d'expulsion qui font voler en éclat les règles qui garantissent les libertés individuelles

 

-         rompre (comme le permet la directive européenne dite « directive retour » )  avec la logique d’enfermement  systématique des étrangers et en premier lieu des familles et privilégier des mesures alternatives plus justes et humaines

 

-         instaurer un moratoire sur les expulsions dans l’attente de la nouvelle loi

 

-         traiter le droit d'asile là où se situe la compétence sur la situation à l’étranger

 

Ces mesures peuvent être prises très rapidement  préfigurant une évolution dans la manière de considérer l’étranger.

 

Le changement, ce doit être dès maintenant

 

« Au début ils vous ignorent, ensuite ils vous raillent, puis vous combattent, mais à la fin c’est vous qui gagnez. » - Mahatma Gandhi

 

Avec ou sans papiers, l’étranger est une personne.

 

La dignité de chaque personne ne se discute pas, elle se respecte.

 

Notre silence le crie.

 

Si vous soutenez ce texte, soumis aux participants aux cercles de silence contre l’enfermement des étrangers et à tout citoyen soucieux du traitement réservé aux étrangers en France.

 

Signez le sur : http://www.placeauxdroits.net/cercle/Petitions/index.php?p=3

 

Envoyez le tel quel ou avec vos amendements à vos élus locaux ou à :

 

envoi de courriel sur http://www.elysee.fr/ecrire/

 

premier-ministre@cab.pm.gouv.fr

 

manuel.valls@interieur.gouv.fr

 

 

 

Ce mouvement a été lancé par les frères franciscains de Toulouse en 2007, à l'initiative de l'un des leurs, Alain Richard. Il s'est étendu à plusieurs villes et a été relayé par plusieurs associations telles que la Cimade ou Réseau éducation sans frontières. En nous rattachant à ce mouvement non-violent qui est présent dans de nombreuses villes françaises, nous voulons témoigner publiquement de notre solidarité avec les retenus de Palaiseau dont la seule faute consiste à ne pas avoir de papiers, et  également dénoncer les conditions de détention elles-mêmes.

 

Nous informons ainsi les habitants de la ville de ce qui se passe à leur porte. Beaucoup de Palaisiens connaissent désormais cette forme d’action silencieuse, présente dans une centaine de villes françaises, ouverte à tous et à tous les courants de pensée.

 

Il y aurait maintenant 170 cercles et plus de 10 000 participants ! Vous pouvez nous y rejoindre à tout moment, quelque soit la durée de votre participation. En brisant ainsi le silence qui entoure les retenus de Palaiseau, nous espérons les protéger un peu  de l’angoisse d’être enfermés, loin de leurs proches.

 

 

Ensemble, en cercle... et en silence

 

 

Ala veille du printemps, un cercle de silence s'est réuni pour la 19éme fois  de nouveau à Palaiseau, samedi 19 mars de 11h à 12h, Place de la Victoire. Comme le 15 janvier dernier et comme tous les troisièmes samedis maintenant pour la dix-huitième fois,un cercle de silence s'est, sous la pluie, en pleines vacances scolaires de 11H à 12H, rassemblé  le 19 février dernier pour réprouver en silence la rétention d'étrangers sans papiers dans le Centre de Rétention Administrative de Palaiseau.

 

 

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A une semaine de Noël, samedi 18 décembre de 11H à 12H, dans un froid polaire, plus d'une trentaine de courageuses et courageux solidaires avec les retenus du Centre de Rétention Administrative de Palaiseau, se sont réunis comme chaque troisième samedi, depuis de nombreux mois maintenant, Place de la Victoire à Palaiseau, sous l'oeil combatif du jeune Joseph Bara. Autour de la maigre flamme d'une lampe tempête, ils tournaient en silence pour se réchauffer, venus de Palaiseau, mais aussi de Villebon, de Massy ou de Bures,  spécialement pour participer à ce cercle  ou le rejoignant à la dernière minute à l'occasion de courses faites dans le centre ville. Heureusement il y avait du thé chaud !

 

 

Au-delà des mots et des cris, ces citoyens de tous horizons exprimaient leur réprobation, face à l'enfermement de sans papiers au coeur de Palaiseau, dans le Centre de Rétention Administrative (CRA) situé juste à côté du Commissariat de Police, non loin de la Sous-préfecture. Ils s'élevaient ainsi en silence contre les atteintes à l'humanité commises contre ces étrangers enfermés dans notre ville, si proches et si lointains, privés d'un Noël en liberté et en famille, et dont le seul crime est de ne pas avoir de papiers. Deux des membres de l'Observatoire, Frédérique et Elisabeth ont lu un passage du livre "Chroniques de rétention" à la fin du cercle.

Auparavant nous avions demandé aux joueurs de l'orgue de barbarie qui animaient la place de faire le silence pendant cette lecture. Ce qui ne leur posait pas de problème. Mais un élu municipal qui se trouvait là, dit qu'il fallait demander son autorisation à l'élue responsable.Nous apprenions par la suite qu'effectivement cette élue avait téléphoné aux animateurs de rue pour leur confirmer de ne pas s'arrêter, un employé devant même se déplacer pour le leur confirmer de nouveau. Mais en fait les organistes ont préféré passé "Enfants de tous pays" pendant le cercle de silence et s'arrêter pendant la lecture.

Paix aux hommes et aux femmes de bonne volonté.

1er Cercle de Silence à Palaiseau (Mai 2009)

Voilà, c'est fait ! Une nouvelle forme de militantisme est née à Palaiseau.


Aujourd'hui samedi 26 juin 2009, un peu plus de 60 de nos concitoyens de Palaiseau et des communes voisines se sont regroupés sur la place de la Victoire de Palaiseau pour exprimer leur refus de la politique mise en œuvre à l'égard de ces personnes dont la seule faute consiste à ne pas avoir de papiers.
Les passants, interpellés par ce mode de manifestation peu courant, s'arrêtaient nombreux pour lire les panneaux d'information et les tracts.
A coup sûr, voir des personnes toutes différentes, femmes, hommes, jeunes, vieux, tous en cercle avec pour seule arme leur silence face à tant d'inhumanité a interpellé ceux qui ignoraient jusqu'à la présence du Centre de Rétention de Palaiseau ( 13 rue Emile Zola, Palaiseau)
Dorénavant, nous avons tous quelque chose à faire un samedi par mois à 11H place de la Victoire à Palaiseau.
Cercle_Silence